Qu’est ce qu’une hernie discale cervicale?
Il s’agit d’une lésion d’un disque séparant deux vertèbres de votre cou, qui va être opérée par l’avant. La cicatrice sera située sur l’avant de votre cou.
La lésion du disque (discopathie), provoquée soit par un traumatisme, soit le plus souvent par l’usure, peut entrainer une compression sur les structures nerveuses.
La hernie discale cervicale siège à l’arrière du disque et peut alors comprimer soit le nerf sortant entre les deux vertèbres (la racine nerveuse) ou même si la hernie est plus volumineuse, comprimer l’ensemble de la moelle épinière qui est située derrière le disque.
Elle entraîne, lorsque cette compression agit sur le nerf sortant (racine), une douleur sur le bras appelée névralgie cervico-brachiale, allant parfois jusqu’aux doigts. Le trajet douloureux renseigne sur le niveau du disque atteint.
Les examens
Même si le chirurgien en vous examinant peut avoir une idée déjà précise du niveau discal à l’origine du problème, un certain nombre d’examens complémentaires comme le scanner, l'IRM, ou la radiologie standard sont aujourd’hui utiles pour confirmer l’endroit exact où siège la lésion mais aussi pour éliminer un certain nombre de maladies qui pourraient donner des signes trompeurs.
Quand faut-il opérer ?
Hernie cervicale compressive sur la moelle épinière
L’intervention est décidée rapidement voire parfois en urgence, s’il existe des lésions des nerfs sérieuses, en particulier paralysie. Souvent on attendra quelques semaines de traitement médical avant de vous proposer, en cas d’échec, une intervention de libération chirurgicale.
En accord avec votre neurochirurgien et selon la balance bénéfice-risque il vous a été proposé un traitement par voie antérieure de votre hernie cervicale. Le chirurgien vous a expliqué les autres alternatives. Il va de soi que votre chirurgien pourra, le cas échéant en fonction des découvertes peropératoires ou d’une difficulté rencontrée, procéder à une autre technique jugée par lui plus profitable à votre cas spécifique.
LE TRAITEMENT CHIRURGICAL
Radiographie postopératoire Cage + plaque en C5C6
Le Principe de l'intervention
Elle consiste à enlever la hernie discale et libérer ainsi la compression du nerf et/ou de la moelle épinière. Le geste chirurgical peut ne pas donner un résultat parfait, surtout si les lésions nerveuses sont très importantes (avec troubles neurologiques déficitaires soit sensitifs soit moteurs), ou si la compression a été trop longue. L’intervention a pour but de décomprimer les structures nerveuses en enlevant la hernie discale et éventuellement les structures osseuses parfois associées, construites par l’arthrose.
L’abord par l’avant du cou est actuellement choisi par la majorité des chirurgiens, car il évite de mobiliser la moelle épinière durant l’intervention, ce qui serait le cas lors d’un abord par l’arrière (par la nuque).
L’INTERVENTION
L’intervention se fait sous anesthésie générale le plus souvent.L’incision cutanée droite ou gauche, horizontale ou verticale, sera choisie par votre chirurgien et ne correspond pas toujours au côté de la douleur. Le patient opéré est en général couché sur le dos en position demi-assise, après avoir repéré le niveau à opérer par contrôle radiographique ou radioscopique.
Elle consiste dans un premier temps à enlever le disque maladie, puis la hernie, et éventuellement les structures osseuses qui participent à la compression.
Les abords lésionnels directs sont réalisés par un abord antérieur, c’est-à -dire que l’incision sur votre cou est faite en avant, légèrement de côté droit ou gauche et que la colonne cervicale est abordée au niveau de la partie médiane d’un ou de deux disques. Le chirurgien passe entre les muscles, les vaisseaux sanguins et les nerfs qui longent la colonne verticalement et qui sont écartés vers le dehors. La trachée et l’œsophage sont quant à eux écartés vers le milieu.
Le ou les disques malades sont excisés et un écarteur est mis en place pour reconstituer la hauteur normale de l’espace entre deux corps vertébraux (cet espace avait fortement diminué par suite de l’usure du disque malade). On peut alors créer un trou dans l’ossification qui siège derrière le disque, soit avec une curette, soit avec une petite fraise mue par air comprimé. A travers ce trou, le chirurgien introduit ensuite précautionneusement l’extrémité fine d’une pince gouge emporte-pièce et ronge progressivement l’ostéophyte. Ce geste chirurgical est appelé ostéophytectomie transdiscale cervicale.
Parfois, lorsque la compression siège sur deux niveaux vertébraux, le chirurgien enlève deux disques adjacents ainsi que le corps vertébral situé entre les deux disques, on parle alors de corporectomie cervicale.
Qu’il s’agisse d’ostéophytectomie transdiscale ou de corporectomie, une fois le canal cervical libéré, il faut restabiliser la colonne vertébrale et restituer la courbure et la hauteur du segment de colonne opéré. Le chirurgien pourra là utiliser diverses techniques : greffon osseux prélevé sur votre crête iliaque (os du bassin), geste nécessitant une incision supplémentaire, greffon de substitut osseux (il en existe plusieurs variétés), cage artificielle placée entre les corps vertébraux, très souvent une ostéosynthèse est ajoutée par plaque métallique vissée ou agrafe spéciale. Ces matériaux métalliques sont de nos jours le plus souvent en titane, métal qui ne perturbe pas (au contraire de l’acier inox) le contrôle post-opératoire par IRM ou scanner.
Enfin, certains chirurgiens proposent dans certains cas (quand il n’y a pas d’arthrose) une prothèse discale.
Habituellement, une fois la racine décomprimée les phénomènes douloureux du bras disparaissent rapidement, les douleurs cervicales sont également régressives un peu plus lentement. Un collier mousse vous aidera également à lutter contre la douleur liée aux risques de contractures, pendant une durée de trois à six semaines. Vous êtes en général autorisé à vous lever le soir même ou le lendemain de votre intervention, la durée d’hospitalisation varie entre deux et cinq jours, le drainage étant enlevé en général au deuxième jour.